Le trajet était étrange. Ils ont eu l'impression de ne peser plus aucun poid, d'être plus léger qu'une simple plume. Ils flottaient dans un tunnel lumineux qui n'était cependant pas éblouissant. Ils ignoraient combien de temps était entrain de se dérouler. Ils avaient l'impression que cela durait une éternité. Et soudain, ils atterrirent brutalement contre le sol, perdant connaissance par la même occasion...

Billie ouvre doucement les yeux. Puis les ferme immédiatement, un peu éblouit par la lumière ambiante, grimaçant aussi à cause d'un affreux mal de tête. Elle attend quelques minutes, respire un grand coup, puis ouvre de nouveau les yeux. Elle voit tout d'abord un ciel bleu, recouvert de nuages blancs. Il fait jour. Elle voit ensuite quelques arbres, et une haute montagne... Une montagne ?

La jeune fille sursaute tout d'un coup, réalisant qu'elle n'est plus du tout chez elle. Dans ses derniers souvenirs, elle se trouvait dans sa chambre, en compagnie de Teagan, à Los Angeles ! Et ce décor naturel et verdoyant n'appartient certainement pas à sa ville natale. Elle essaie de se calmer, mais le stress monte. Où se trouve-t-elle ? Comment est-elle arrivée ici ?

Puis, elle se souvient. De l'annonce de sa meilleure amie, de sa formule plus qu'étrange, et de la bouche lumineuse dans laquelle l'adolescente est entrée. 

Mais ceci ne répond pas à sa deuxième question... 

-Et voilà la marmotte qui se réveille !! S'exclame soudain une voix masculine, et visiblement, le propriétaire a l'air agacé.

La jeune Stryder tourne la tête dans tous les sens sans rien voir, à cause de sa vision légèrement floue. Elle grimace, son mal de tête devenant insupportable.

-Pauvre idiot ! Tu savais bien qu'elle ne peut pas nous voir pour l'instant ! Tu vas lui faire exploser le crâne avec tes conneries !! S'écrit une autre voix, féminine cette fois-ci.

-Roh, la ferme ! Et puis, c'est qui ? Je me rappelle de vous, vous étiez au concert... Mais elle ? Interroge le premier qui a parlé, qui n'est vraiment pas de bonne humeur.

-Elle y était aussi ! C'est celle qui s'est faite attaquée par un truc pas humain, et qui est tombée dans les pommes ensuite... Tu l'as eu dans les bras pendant dix bonnes minutes pourtant ! Rappelle la deuxième voix, moqueuse. Achète toi des lunettes !

-Ta gueule !

Billie essaie de regarder les endroits d'où proviennent les voix, mais ne voit toujours rien. Elle commence à râler, agacée de ne rien voir. Et sa tête qui la fait atrocement souffrir...

-Calme toi, ça va passer, ne t'en fais pas. Lui conseille une troisième voix, féminine.

Et en effet, quelques minutes plus tard, la vue de Billie commence à redevenir normale. Et ainsi, elle arrive à distinguer trois personnes qui ne sont pas loin d'elle. Elle les regarde, réalisant qu'ils étaient, effectivement, tous au concert. Elle les a vu à son réveil, après son malaise...

Puis, elle se rappelle que sa meilleure amie lui a dit qu'ils sont cinq Elus... Est-ce qu'ils en font partie ? Sans doute... Mais elle se rend compte rapidement qu'il en manque un...

-Comment tu te sens euuh... Billie ? Interroge une jeune fille de son âge, qui est à genoux à côté. Joan, si les souvenirs de la jeune Stryder sont bons.

-C'est ça. Confirme-t-elle. Oui, ça peut aller... Répond-t-elle ensuite, sans pour autant la regarder.

-Le cinquième fait bande à part. L'informe Joan, comprenant rapidement ce qu'elle cherche, tout en désignant quelque chose derrière Billie.

Billie regarde dans la direction indiquée par Joan, et constate que Noah est vraiment seul dans son coin. Elle ne reconnait sans peine, n'ayant pas oublié ce garçon qui est venu la draguer ce soir là... Avant d'aller embrasser une autre fille. Cependant, elle hausse un sourcil intrigué, se demandant ce qu'il fait ainsi tout seul. 

-On était un peu tous éparpillé quand on s'est réveillé. Lui explique Joan. Mais, on a préféré se regrouper contre la parois... Sauf Monsieur ronchon. On ne sait pas pourquoi, mais personnellement, je pense qu'il boude.

-Johanna ou je sais pas quoi, mêle toi de ton cul ! Je fais ce que je veux ! Réplique-t-il sans attendre.

-Joan ! Rectifie-t-elle sans attendre.

-Je m'en tape comme de l'an 40 !