-Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi je suis dehors ? Interroge ensuite la jeune fille, en reprenant petit à petit ses esprits, ce qui lui permet de se rappeler qu'elle était à l'intérieur de la maison avant d'être complètement déconnectée de la réalité.

-Tu as perdu connaissance dès l'instant où tu es rentrée dans la maison. Lui explique alors Noah, tout en la serrant davantage contre lui. Enfin, au début, tu avais l'air complètement ailleurs avant de vaciller et de tomber dans les pommes. J'ai réussi à te rattrapper avant que tu ne tombes par terre. Et si on est dehors, c'est parce que Troy m'a dit de t'emmener dehors en attendant que tu te réveilles. Il pense que la maison a une influence sur toi, et qu'il fallait t'en éloigner quelques minutes.

-Une influence ? La maison ? S'intrigue alors la jeune fille devant les propos, a priori, incohérent de son petit ami.

-Oui je sais, c'est bizarre. Confirme alors Noah dans un haussement d'épaules. J'ai cru que Troy se foutait de moi au début.

-Pourquoi ? Dis moi c'est quoi cette histoire d'influence de la maison sur moi.

-Et bien, il a dit que ce qu'ont vécu les anciens habitants dans cette maison a laissé une trace dans les murs... Comme si la maison a des souvenirs en fait. L'informe-t-il vaguement, peu sûr de son explication, pour la simple raison qu'il n'a pas tout compris celle du caméléon. Et il y a des personnes qui y sont plus ou moins sensibles à ces souvenirs. Mais ce qui étonne Troy, c'est que tu sois la seule qui ressent la présence de ces souvenirs et qu'ils aient un tel impact sur toi. Alors que nous, nous n'avons rien senti de spécial. Il ne comprend pas pourquoi... 

-Ce... Ce n'est pas nouveau... Marmonne-t-elle ensuite, songeant à voix haute et se rappelant des nombreuses fois où elle a vu des flash du passé.

-Ce n'est pas la première fois ? S'étonne alors Noah, tout en se tournant sur le côté pour regarder sa petite amie dans les yeux.

-Non. Avoue-t-elle timidement. La première fois que l'on est venu ici, j'ai eu comme une absence... Et il m'est arrivé la même chose quand je suis allée chez ma grand-mère pour la première fois.

-C'est étrange comme phénomène.

-Oui. Surtout que... Dit-elle avant de se stopper elle-même dans sa phrase. Elle hésite à poursuivre ou non, ne sachant pas si elle pouvait lui faire une telle confidence.

-Surtout que quoi ? L'insite alors à continuer Noah, se demandant bien ce que cache la fin de cette phrase. Cela l'intrigue, mais en même temps l'inquiète. Il n'aime pas l'idée qu'elle soit la seule à subir des choses qu'aucun d'entre eux ne parviennent à comprendre. Il craint que cela cache des faits beaucoup plus important, qui pourraient entrainer de lourdes conséquences.

-Je... Je ne sais pas si je peux t'en parler en fait... Avoue Billie, un peu honteuse. Je... Je ne sais pas... J'ai peur que tu me trouves bizarre, ou que je suis complètement folle, ou je-ne-sais-quoi encore...

-Le premier qui ose dire que tu es bizarre, folle ou autre chose, je le scalpe. Répond aussitôt le jeune homme avec sérieux. Tu es tout ce qu'il y a de plus normale, et quoique tu me dises, je ne penserais pas le contraire... 

-Durant ces absences... Commence-t-elle, hésitante. Noah lui sourit alors, pour l'encourager à continuer sur cette voie. Je... J'ai comme des flashs... Des flashs du passé. 

-Des flashs du passé ? Répète-t-il, interloqué. 

-Oui. Confirme-t-elle en hochant positivement la tête. Je vois le passé de ma mère, mais ... Mais surtout celui de mon père. 

-Ton père ? Je croyais que tu ne le connaissais même pas. 

-C'est le cas, mais ma mère m'a dit comment il s'appelait. Précise alors la jeune fille. Donc j'ai vite su de qui il s'agit dans mes flashs. Et cette maison... C'est celle où il a grandi. Tout à l'heure, je l'ai vu rentrer en douce après avoir fait le mur pour passer la soirée avec ma mère. Son père l'a surpris, et il lui a demandé de rompre avec ma mère avant de se faire remonter les bretelles par ma grand-mère... La mère de mon père, quoi... 

-Je vois... 

-Tu me trouves bizarre ? S'inquiète-t-elle alors, à cause du manque de réaction de son petit ami. 

-Pas du tout. La rassure-t-il en souriant. Au moins, je sais pourquoi toi tu es plus touchée que nous, vu que cette maison a appartenu à ta famille... Et cela explique pourquoi on peut rentrer aussi facilement. Mais non, tu n'es pas bizarre. Tu es juste spéciale.

-Spéciale ? Répète Billie dans un haussement de sourcil, septique.

-Oui spéciale. Je me suis casé avec toi, c'est que tu es spéciale. Confirme-t-il, ce qui fait sourire la jeune fille. Unique en ton genre.

-C'est... C'est gentil... Balbutie-t-elle en rougissant. Mais, ce que je viens de te dire, tu ne le dis à personne, hein ? Tu le gardes pour toi ?

-Je te le promets Billie, je te le promets.