-Non tu ne fais pas ce que tu veux Noah, contrairement à ce que tu peux bien penser ! S'agace le quarentenaire. Tu me dois obéissance et respect ! Alors tu me parles sur un autre ton !

-Sinon quoi ? Tu vas me donner une fessée ? Le provoque Noah, amusé par la situation. J'espère que tu cours vite papy, parce que ça ne va pas être facile de m'attraper !

-Tu as fini oui ? Tu te prends pour un dur, mais tu te comportes comme un gamin ! Il serait temps que tu te responsabilises !!

L'adolescent lève les yeux en l'air, tout en ayant un sourire en coin. Il sera toujours aussi surpris de constater à quel point il est facile de mettre son père en colère. Et cela l'amuse. Il sait parfaitement qu'il ne lui fera rien, qu'il ne peut rien faire de toute façon, et il le provoque en permanence pour le faire sortir de ses gonds.

-J'agis comme un gamin seulement que je ne veux pas bosser dans ton entreprise de merde. Rétorque Noah, tout en se levant pour faire face à son géniteur. Et dans ce cas, je serai un gamin toute ma vie, parce que jamais j'irai bosser avec toi.

En effet, Fabian Epps est un chef d'entreprise dans l'import-export, et souhaite plus que tout que son fils aîné entrent dans une grande université pour ensuite, travailler avec lui. Dans le but qu'il reprenne les rennes plus tard, bien entendu. Mais Noah n'a jamais eu les même aspirations que son père, chose qu'il a bien du mal à comprendre.

-Tu aurais un brillant avenir en venant travailler avec moi, Noah ! Et une sécurité financière qui te permettra de vivre plus que convenablement !

-La rue, c'est classe aussi. Réplique-t-il avec un sourire en coin, se fichant éperdument de ce qu'il pouvait bien lui dire.

-Tu ne peux pas être sérieux un peu Noah ! Soupire son père, en essayant de retrouver son calme, notamment parce qu'il sent un affreux mal de tête arriver. C'est important ce que je te dis !

-Tu veux que je sois sérieux ? Ok, pas de soucis. Lui répond-t-il, tout en prenant un air sévère,  à la "débrittitude" comme il le dit souvent lorsqu'il imite son paternel. J'en ai marre de tes sermonts à la con. Ils servent à rien, et tu gaspilles de la salive parce que je m'en balance de ce que tu penses. Et enfin, là, tu me pètes les couilles ! J'vais dans ma chambre. Conclut-il tout en faisant le tour de l'épave devant l'air estomacqué de son père, qui a bien du mal à réaliser ce que vient de lui dire son aîné. 

Mais alors que l'adolescent s'apprête à quitter le garage pour aller dans sa chambre, il entend une porte claquée ce qui le stoppe dans son avancée, alors qu'il vient d'ouvrir la porte. En moins de deux secondes, il voit sa soeur courir avec lui, suivit difficilement par leur mère.

-Monika ! Arrête de courir ! Crie Felicia Epps.

-Noaaah !!! S'écrie la fillette, ignorant tout bonnement sa mère, pour ensuite se jeter dans les bras de son frère.

-Maman a raison, il ne faut pas que tu cours. Lui dit Noah, devenant calme tout d'un coup.

-Mais le docteur, il a dit que j'allais bien ! S'exclame Monika, âgée de huit ans. Les examens, ils sont bons ! C'est vrai en plus, je me sens moins fatiguée ! C'est bien, non ?

-Oui, mais il faut tout de même que tu limites les efforts moustique. Lui répond affectueusement son frère avec un sourire.

Face à cette scène, Fabian ne peut s'empêcher de soupirer de lassitude. Le comportement de Noah vient de changer brusquement et il en profiterait bien pour lui remonter les bretelles. Cependant, il ne le fera pas pour ne pas que sa fille assiste à une nouvelle dispute entre son frère aîné et son père, même s'il sait qu'elle est la cause de l'adoucissement de son fils aîné.