Cela l'amuse, de construire ainsi des châteaux. Elle imagine ainsi le château de ses rêves, où elle déambulerait dans les immences couloirs colorés pour aller dans les jardins fleuris. Elle s'imagine alors vêtue à la manière des princesses dans les contes de fées, rêvant d'en être une pour vivre d'incroyables aventures.

Oui, cela l'amuse. Mais au bout d'un moment, elle regarde l'océan avec envie, voulant se rafraichir par cette chaleur quasi étouffante. Elle demande alors l'autorisation à sa mère d'aller se baigner, ce à quoi elle répond.

 -On ira un peu plus tard. Il y a du courant par ici, je ne veux pas que tu y ailles seule.

Billie affiche alors une mine boudeuse tout en restant assise sur le sable chaud, trop chaud à son goût. Ses yeux océan restent fixés sur la grande bleue qui ne cessent de l'appeler, de la tenter d'aller se baigner.

 Puis, la fillette jette un coup d'oeil en direction de sa mère qui semble sommeillier sur sa serviette. Billie en profite pour se lever et s'éloigner un peu, pour ne pas que sa mère ne la surprenne au bord de l'eau. Elle s'approche de la chute des vagues, tout en observant avec émerveillement l'océan, impressionnée par l'immensité de l'horizon, de l'eau qui s'étale à perte de vue. Puis, elle se demande, s'imagine, comment est le monde de l'autre côté de cette incroyable étendue d'eau.

-Dire que là-bas, c'est le pays des sushis. Souffle-t-elle pour elle-même avec une naïveté touchante.

Puis, la douce caresse de l'eau sur ses pieds l'arrête de sa contemplation de ce paysage de carte postale. Elle regarde la chute des vagues, mourant d'envie d'aller dans l'eau, et de sentir la sensation de fraicheur parcourir son corps durant la baignade. Mais elle repense à l'interdiction de sa mère, et elle hésite. Elle tourne la tête pour regarder sa mère au loin, qui ne semble pas avoir remarquer son absence pour l'instant.

-Elle n'en saura rien, et puis, je sais nager. Songe-t-elle pour se chercher des excuses.

La fillette regarde l'eau à ses pieds encore quelques instants, hésitante. Elle a envie d'aller se baigner, mais elle ne veut pas spécialement désobéir à sa mère. Elle tourne la tête de nouveau, et constate que Molly n'a pas bougé d'un centimètre, ne remarquant pas que sa fille unique n'est plus à ses côtés. Billie regarde de nouveau l'eau, et hausse les épaules. Elle avance, trempant ses pieds dans l'eau, puis ses genoux, savourant la fraicheur de l'eau sur ses jambes...

Mais brusquement, surprise par la pente qui est plus raide qu'elle ne l'avait imaginé, Billie glisse sur le sable sous ses yeux et est rapidement transporté par le courant. Entièrement sous l'eau, la fillette s'agite, ne cesse de se débattre contre l'eau qui l'empêche de remonter à la surface. Elle bat l'eau ave des bras et ses jambes, en proie de plus en plus à la panique. La malheureuse commence à manquer d'air et ne pas parvenir à sortir la tête de l'eau la terrifie. La panique ne l'aide pas à s'en sortir, d'autant plus que dans un instant de désespoir, elle ouvre la bouche, laissant l'eau sale s'engoufrer dans sa gorge. Elle grimace et se tient le cou, paniquant de plus en plus.

Puis, soudainement, deux bras venus de nulle part l'attrappe par la taille. Terrifiée, la fillette se débat contre cet inconnu jusqu'à ce qu'elle s'aperçoive qu'il ne cherche qu'à la faire sortir de l'eau...

Ignorant les protestations physiques de la fillette, l'homme s'empresse de la sortir de l'eau afin de lui éviter la noyade. Une fois la tête hors de l'eau, Billie se met à tousser pour expulser l'eau de mer de ses poumons. Tremblant encore de peur, la petite Stryder a bien du mal à respirer correctement. L'homme la prend donc dans ses bras et lui murmure des paroles réconfortantes pour essayer de la calmer tout en s'avançant vers la plage pour reposer la petite fille sur le sable, ignorant les regards admiratifs des personnes qui ont assisté à la scène.

Cependant, lorsqu'il s'agenouille pour reposer la jeune fille, cette dernière, en larmes, refuse de le lâcher, s'accrochant désespéremment à sa cou. Son sauveur en est embarrassé, ne s'attendant pas à une telle réaction de sa part. Il entend rapidement des sanglots, et cela lui sert le coeur.

-Calme toi, c'est fini maintenant. On est sur la plage, tu ne risques plus rien. Lui assure-t-il tout en la posant sur le sable dès l'instant où la petite fille a accepté à se détacher de lui.