• Le passé de Molly

    Le passé de Molly

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    Dans un immeuble délabré où le chauffage était à fond alors qu'il faisait plutôt bon, malgré le mois de Janvier. Deux résidents habitant dans au même étage discutaient tranquillement dans le couloir, et leur conversation tournait autour de l'une de leur voisine de pallier. 

    -Je l'ai croisé l'autre jour cette petite, elle m'a aidé à porter mes courses. Raconta le vieil homme. Mais elle me semble bien jeune pour vivre toute seule. 

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    -Et bien enceinte ! Renchérit la femme d'une treintaine d'années. Elle a quoi ? Quinze ans ? Et déjà en cloque ! C'est du beau la jeunesse ! 

    -Il est vraique la petite avait un petit ventre bien rond. Confirma le vieillard.

    -Sa gentillesse doit certainement cacher des choses. Cette gamine est une trainée ! Pour être enceinte aussi jeune ! Encore des parents qui ne veillent pas sur ses mômes ! Pour sûr, si c'était ma gamine, elle ne m'aurait pas fait un coup pareil ! Je peux vous l'assurer !

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    -Et si vous étiez ma mère, je serais tombée enceinte exprès pour vous emmerder. Marmonna une autre voisine qui venait de sortir de chez elle après avoir entendu leur discussion.

    -Voilà la deuxième engrossée de l'étage. Soupira d'exaspération la mère de famille. Mêlez vous de ce qui vous regarde ! De quel droit vous écoutez notre conversation qui ne vous regarde en rien !

    -Vous parlez tellement fort qu'on doit vous entendre du dernier étage. Répliqua alors celle qui venait d'intervenir.

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    -Et puis, cela m'agace de vous entendre juger cette pauvre fille, alors que vous ne savez strictement rien d'elle. Ajouta-t-elle d'un ton qui exprimait son agacement. Cette petite passe son temps à vos rendre service quand vous en avez besoin, et vous, vous n'hésitez pas à lui casser du sucre derrière son dos !

    -Nous sommes dans une démocratie ! Je fais et dis ce que je veux ! Se défendit sa voisine.

    -Alors, arrêtez de jouer les hypocrites, et laissez là tranquille. Vous n'avez jamais essayé de lui parler, pas même un bonjour lorsque vous la croisez sur le pallier. Vous ne savez que critiquer, telle que la langue de vipère que vous êtes !

    -Comment osez-vous ! Je vais vous...

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    -Excusez-moi... Les interrompit un jeune homme qui venait d'apparaitre dans le couloir. Dès lors, la femme d'une trentaine d'années haussa les épaules puis reprit sa conversation ave le vieillard, sans se préoccuper davantage de sa voisine et du nouveau venu.

    -Je peux vous aider ? Proposa alors la femme enceinte après un soupir, lassée de l'attitude excécrable de ses  plus vieux voisins.

    -Je... Je cherche une jeune fille. Environ un mètre soixante, brune aux yeux bleus... Enceinte... Décrit-il brièvement, hésitant, ne sachant pas s'il pouvait trouver celle qu'il cherchait ici.

    -Vous voulez parler de Molly ? Molly Stryder ?  Devina alors la brunnette avec un sourire. Le jeune homme hocha positivement la tête, avant que la femme enchaina. Elle habite juste là. L'informa-t-elle alors, tout en désignant la porte juste en face. Je pense qu'elle est là. Elle ne sort pas beaucoup à part pour aller faire les courses, ou pour aller chercher son courrier.

    -Merci beaucoup.

    -Pas de quoi. Assura-t-elle, avant de rentrer chez elle.

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    Une fois renseigné, le jeune homme ne tarda pas à toquer contre la porte indiquée pour manifester sa présence. Il entendit un vague "j'arrive", avant que la porte ne s'ouvre quelques secondes plus tard, pour laisser apparaitre une adolescente, qui semblait surprise de le voir.

    -Rod... Rodney ? Mais qu'est-ce que ... Comment... 

    -Je peux entrer ? Demanda-t-il avec un timide sourire. 

    -Euh, oui... Oui bien sûr... Accepta-t-elle en bafouillant. Entre... 

    -Merci. 

      

     


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    -Qu'est-ce que tu fais ici, Rodney ? Demanda dans un soupir la jeune fille tout en s'asseyant sur son lit, et poser sa main sur son ventre bien arrondi.

    -Je viens tout simplement voir comment tu vas. Lui répondit-il alors. Et voir où tu vivais.

    -Quelqu'un d'autre sait que je suis ici ? Interrogea-t-elle, soudainement inquiète.

    -Non personne. J'ai fait les recherches seul. La rassura rapidement Rodney, avant de détailler chaque recoin de la pièce principale du regard. C'est ici que tu vis ? Sérieusement ? Pourtant avec l'argent que je t'envoie chaque mois, tu devrais pouvoir t'offrir plus grand... Et mieux surtout !

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    -Je sais. Soupira une nouvelle fois la jeune Molly. Mais pour l'instant, cet appartement me suffit. J'ai l'intention d'économiser pour mon bébé. La plus grosse partie de ce que tu me donnes, je le mets de côté pour lui.

    -Tu n'as même pas la place pour l'élever ici ! S'écria-t-il, tout de même surpris qu'elle songeait déjà à l'avenir de son enfant. Il remarqua alors qu'elle devenait responsable, bien qu'lle venait d'avoir à peine seize ans. Elle est devenue adulte beaucoup trop tôt. Songea-t-il intérieurement, et douloureusement.

    La petite Molly innocente qui vivait au jou le jour est bien loin désormais...

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    -Tu vois les deux portes ? L'une d'elles mène à la future chambre de mon bébé. Informa la jeune fille avec un sourire. Si j'ai mis mon lit ici, c'est pour lui laisser la chambre. Et je n'ai pas trop encombrer cette pièce pour avoir de la place quand le bébé arrivera, et pour tous ses jouets ! Ajouta-t-elle en riant.

    -Mais, ce n'est pas l'endroit le plus sécurisant pour un enfant. Argumenta Rodney, de plus en plus étonné de constater que la future maman a pensé à tout. 

    -C'est petit, je pourrai facilement veiller sur mon bébé. Et puis, j'achèterai tout ce qu'il faut pour sécuriser l'appartement. Dit-elle avec assurance, avant d'éclater de rire en voyant la tête éberlué de son ami. Quoi ? Ca t'étonne que je fasse autant attention ? J'aime cet enfant, je n'ai pas envie qu'il lui arrive quelque chose.

    -Tu as vraiment l'intention de l'élever ici ? Dans cet endroit miteux ? Inerrogea le jeune homme en guise de réponse.

    -Au début seulement. Je vais travailler le plus tôt possible, et économiser pour m'acheter une petite maison. Assura-t-elle, pensive. Et ma voisine d'en face est nourrice, elle m'a dit qu'elle pourrait garder mon bébé quand je travaillerai.

    -Tu as vraiment pensé à tout.

    -Evidemment ! Et c'est pour ça que je peux me permettre de mettre ton argent de côté. Comme je n'ai pas de couverture sociale ici, s'il lui arrive quelque chose, je pourrai le faire soigner ! Je pourrai aussi lui offrir des études dans de bonnes écoles ! Je ferai tout pour lui garantir un bon, voire excellent avenir. Souffla-t-elle enfin, tout en caressant tendrement son petit ventre rond. Tu veux boire quelque chose ? Ou attends ! Viens !! Je vais te montrer sa future chambre ! S'exclama-t-elle, joyeuse, avant de se lever d'un bond de son lit pour ensuite se diriger vers la pièce qu'elle a désigné. 

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    -Molly ! L'arrêta soudain Rodney, tout en la serrant contre lui. Tu... Tu prends soin de toi d'accord ? Tu fais attention ? Demanda-t-il, inquiet. 

    -Bien sûr ! Je sais bien que la santé de mon bébé dépend de la mienne.

    -Je me doute, mais il faut que tu te ménages. Lui soupira-t-il. Tu... Tu es enceinte... Et cet enfant sera plus puissant que toi. Cela pourrait être dangereux pour toi si tu bouges plus que tu ne te reposes. Et je n'ai pas envie d'aller voir mon frère pour lui coller son bébé dans les bras en lui annonçant que tu n'as pas supporté l'accouchement.

    -En parlant de lui, comment va-t-il ? L'interrogea l'adolescente, tout en perdant son sourire joyeux.

    -Dans ces meilleurs jours, il parle beaucoup de toi. Il se demande ce que tu fais, et si tu vas bien. Mais il ne se doute pas une seconde que tu attends son enfant... Soupira-t-il alors tout en posant sa main sur le ventre arrondi de son amie, qui sourit à ce geste tendre. Par moment, il regrettait d'avoir caché cette grossesse à son frère, et bien souvent, il souhaiterait lui en parler, pour ainsi le motiver à partir. Pour Molly. Pour l'enfant qu'elle attendait. Mais il se retenait, car il savait bien que c'était la meilleure chose à faire, lui cacher la vérité.  

    -Même si ça me chagrine qu'il ne le sache pas, il vaut tout de même mieux qu'il ignore qu'il va ête papa. En haussa les épaules la jeune fille, avec moue triste sur le visage.

    -Tu lui diras quoi à ton enfant plus tard ? Quand il commencera à poser des questions sur son père ?

    -Je... Je ne sais pas encore. Avoua-t-elle, embarrassée, n'aimant pas aborder ce sujet-là.

    -Tu as encore le temps d'y penser... On en discutera ensemble si tu veux. Lui proposa-t-il ensuite, proposition qu'elle accepta sans attendre. Je viendrai te voir souvent, et je continuerai à t'envoyer de l'argent. Promit-il. Mais le jour où ce bébé pointera le bout de son nez, promet moi de m'appeler... Je veux être là en cas de problème.

    -Je t'appellerai. Promit aors la jeune fille avec un sourire. Il s'agit tout de même de ton neveu, ou de ta nièce. Ajouta-t-elle, de nouveau joyeuse.

      


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    -Alors ça y est ? L'individu mâle est parti ? S'exclama joyeusement la fameuse voisine de pallier une heure et demie plus tard, une fois que Rodney a quitté l'appartement de la demoiselle pour rentrer sur Floreria.

    -Oui. Confirma alors Molly, amusée par l'attitude de sa voisine et amie. Mais tu sais Célia, tu pouvais venir si tu voulais. Rodney n'a jamais mangé personne. Assura-t-elle ensuite.

    -Oh tu sais, plus loin je suis des hommes, mieux je me porte ! S'exclama joyeusement la nommée Célia. C'est pour ça que mon homme à moi passe son temps à voyager ! Il a tout compris ! Plaisanta-t-elle ensuite. Plus sérieusement, vous deviz avoir beaucoup de choses à raconter, je ne voulais pas vous déranger. Reprit-elle plus sérieusement face à la moue blasée de sa jeune amie. C'était qui ? Le père de ton bébé ?

    -Non, juste un ami. Lui répondit l'adolescente avec un sourire.

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    -Raaaah ! Dommage !! J'aimerai bien voir la tête de l'énergumène qui a osé te mettre enceinte !! S'écria alors Célia, ce qui amusa davantage la jeune fille. Ah la la ! Les hommes je te le jure ! 

    L'adolescente se contenta de sourire, avant de proposer à boire à la seule personne qui lui a proposé son aide. Elle n'osait en demander, surtout qu'elle se doutait bien de ce pensaient d'elle ses aures voisins. Elle était loin d'être stupide, mais elle préfèrerait les ignorer. Elle faisait ce qu'elle voulait de sa vie, et ils pouvaient bien penser ce qu'ils voulaient, elle s'en fichait. Néanmoins, elle remerciait le ciel chaque jour d'avoir une voisine comme Célia, grâce à qui elle se sentait moins seule et soutenue. 

      

     


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    Le temps passa, Molly continuait de recevoir les visites régulières de Rodney, tout comme les visites quotidiennes de sa voisine enceinte... Qui ne le resta pas d'ailleurs, puisque cette dernière a mis au monde une petite fille alors que le ventre de l'adolescente continuait de grossir. Néanmoins, dès son retour de l'hôpital, Célia retourna voir sa petite voisine, avec sa fille cette fois-ci. Par moment, elle n'hésitait pas à la lui confier, pour qu'elle puisse s'occuper d'un bébé. Molly adorait la garder, même si elle se fatiguait rapidement. Plus le temps passait, plus elle avait hâte que sa fille, à elle, naisse pour qu'elle puisse voir sa petite frimousse. 

    -Imagine si plus tard, nos filles deviennent amies ! Ca serait rigolo, non ? Supposa joyeusement Célia.

    -Ce serait rigolo en effet. Confirma alors l'adolescente, tout en caressant son ventre bien rond.

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    -Quelque chose ne va pas ? Interrogea la jeune maman, ayant bien remarqué qe sa petite protégée semblait moins enjouée que d'habitude. Tu as un air triste. 

    -Je... Je commence à avoir peur en fait. Avoua alors la jeune fille. Plus ça va, plus j'approche du terme... et .... 

    -Et tu as peur de l'accouchement ? De ne pas être une bonne mère pour ta fille ? Ou qu'elle fasse partie des cinq Elus si elle venait à naitre le 21 juin ? Compléta alors Célia, devinant sans problème les craintes de son amie. En effet, il y a peu de temps, la jeune femme a avoué à sa petite voisine qu'elle venait, elle aussi, de Floreria et qu'elle savait très bien ce qui se tramait là-bas. Et l'éventualité que la fille de Molly fasse partie des cinq Elus tant attendus des résistants lui a aussi effleurer l'esprit. 

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    -Oui. Admit timidement l'adolescente. Ma fille me prend déjà beaucoup d'énergie aujourd'hui, alors j'ai peur de ne pas supporter l'accouchement, et de ne plus être là pour elle... J'ai peur aussi de ne pas être à la hauteur... 

    -Ecoute Molly, tout va très bien se passer. Lui assura Célia avec assurance. Le docteur Peaston sait très bien ce qu'elle fait, et il n'y a aucune raison que tu ne puisses pas voir ta fille grandir. Et je peux aussi t'assurer que tu seras une excellente mère pour cet enfant. Elle n'est même pas née que tu as déjà pris plus de dispositions pour elle que j'en ai pris pour ma propre fille ! C'est moi qui devrait avoir peur de ne pas être à la hauteur à côté ! S'exclama-t-elle ensuite, ce qui fait sourire l'adolescente. Rassure toi, tout va bien se passer. Et si tu as besoin d'une quelconque aide, tu peux compter sur moi ! J'ai déjà réserver ma journée du 21 pour être là si ta fille veut montrer le bout de son nez ce jour-là ! 

    -Merci Célia, sincèrement, merci. 

    -C'est normal Molly !

      

          


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    Et Célia avait raison. Molly accoucha le 21 juin, à 17 heures 21, et tout s'est très bien déroulé. La jeune fille a eu besoin de baucoup de repos pour se remettre de son accouchement, mais elle a été très vite en pleine forme, et heureuse de voir enfin la petite bouille de sa fille, Billie. Une petite routine s'est très vite installée, et les deux voisines continuaient de se voir avec leur fille respective. Molly doutait beaucoup de ses capacités, mas Célia ne cessait de lui répéter que la jeune fille se débrouillait très bien avec son enfant. Rodney aussi d'ailleurs, qui venait toujours régulièrement, trouvait qu'elle s'occupait très bien de sa fille. De plus, chacune de ses visites était accompagnée d'un cadeau pour sa nièce, dont il était complètement gaga. Son plus beau cadeau a été un gros ours en peluche, et Molly en a eu les yeux ronds de surprise en le voyant. 

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    -Ma mère m'a retrouvé. Avoua soudain Molly à sa voisine, dix huit mois après la naissance de Billie

    -Ah bon ? S'étonna alors Célia, surprise que Mary-Jane soit parvenue à la retrouver, et surtout, qu'elle se soit en-têtée à la chercher malgré tout le temps qui s'est passé

    -Oui. Elle est venue hier soir. L'informa la jeune fille. Elle était à la fois rassurée, et très en colère. 

    -Et elle a réagi comment en voyant la petite ? 

    -Elle a du mal à digérer le fait que j'ai une fille, et donc, qu'elle est grand-mère. Lui répondit-elle. Puis, j'ai du lui expliquer que si je suis partie, c'était parce que je voulais la garder. Alors que si j'étais restée avec elle, elle aurait voulu que j'avorte, à la limite de me forcer à le faire. Elle n'a pas pu me contredire puisque j'avais raison. Mais aujourd'hui, elle veut que je rentre à la maison avec Billie... Je ne sais pas quoi faire... Je dois bien avouer que j'hésite... Floreria me manque...

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    -Tu veux un conseil ? Reste sur Terre. Lui conseilla alors Célia. Floreria n'est plus un endroit sûr comme autrefois. Crois moi, tu es bien plus en sécurité ici, à Los Angeles, que là-bas. Il vaut mieux pour toi, et pour la sécurité de ta fille que tu restes. D'autant plus qu'il y a un risque que Billie fasse partie des Elus...

    -Tu ... Tu as sans doute raison... Mais...

    -Ta mère comprendra Molly. Lui assura alors sa voisine. Tu es sa fille avant tout, et bien que ta mère ait un caractère assez spécial, elle t'aime. Et elle finira bien par comprendre que tu dois penser au bien être de ta fille à présent... 

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    -Oui. Confirma l'adolescente, tout en regardant sa fille, et celle de sa voisine qui étaient entrain de jouer à la poupée. Elle êst aussitôt immité par Célia, qui ne tarda pas à gronder. 

    -Teagan ! Ne mets pas la poupée dans ta bouche ! 

    -Elles sont mignonnes nos filles tout de même. S'attendrit Molly, en les observant. 

    -Oui. Confirma Célia. Ta fille te ressemble beaucoup ! La même bouille ! Dommage, je n'aurai même pas une idée de quoi ressemble son père. 

    -J'auri aimé qu'elle ressemble davantage à son père. Mais je l'aime comme elle est. J'espère qu'un jour, elle aura l'occasion de le connaitre...

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