• 1175

    Rodney laissa échapper un soupir, tout en affichant un air désolé sur le visage. Il ne savait plus quoi faire pour aider son frère, essayer de le sauver. Le voir chaque jour se détruire à petit feu lui faisait mal. Très mal. D'autant plus qu'il était totalement impuissant. Il avait toujours quelque chose d'autre à faire, à cause de son stupide statut de Gardien qui le lassait de plus en plus. Voilà treize ans qu'il l'était, sans qu'aucun humain ne prennait sa place. Et les marques de fatigue apparaissaient petit à petit sur son visage. Mais cela n'était rien comparé à son petit frère. Qui lui multipliait les cicatrices sur son visage et son corps, à cause des nombreuses attaques des Êtres de Glace. Des cicatrices qui le défiguraient au fur et à mesure que leur nombre augmentait, mais dont Roy se fichait. Après tout, il ne comptait plus séduire personne. Mais Rodney craignait que toutes les attaques, toutes les blessures que subissait son frère ne lui soient un jour fatal, d'autant plus qu'il accumulait la fatigue. Il le savait. Un jour, son corps allait sonner la sonnette d'alarme. Un jour, il allait se faire avoir. 

    Rodney mourrait d'envie de lui avouer qu'il avait une fille, une adorable petite fille, afin de lui faire changer d'avis. Mais il se retint, sachant pertinamment qu'il ne devait pas le faire. L'existence de Billie devait rester secrète, pour la propre sécurité de la fillette.

    -Je dois y aller, les autres m'attendent... Souffla alors le Gardien, avant de disparaitre sans obtenir une quelconque réponse. 


     


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  • 1176

    Une fois seul, Roy laissa les larmes couler sur ses joues. Repenser à Molly lui a fait plus de mal que de bien. Elle lui manquait, affreusement, et chaque jour un peu plus. Il donnerait n'importe quoi pour la revoir, ne serait-ce qu'une seconde. Revoir son visage, ses yeux, son regard, son sourire. Entendre le son de sa voix, son rire. La revoir tout simplement. Ainsi, la proposition de son frère tentante, mais il devait rester ici. Des gens comptaient sur lui, et il ne pouvait pas les abandonner. Son amour pour Molly allait devoir attendre. Il allait devoir mettre son manque de côté. Parce que des personnes croyaient en lui, et il ne devait pas se laisser distraire...

      


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  • 1177

    Doucement, Billie commence à émerger, à reprendre connaissance. Elle laisse échapper un gémissement plaintif à cause de la luminosité trop grande à son goût. Elle tente de remuer un peu, mais elle se rend vite compte qu'elle ne touche même plus le sol, ce qui lui fait ouvrir les yeux de stupeur. 

    -Et beh, c'était du rapide. S'exclame alors Noah, qui la tient fermement dans ses bras.

    -Qu'est-ce qui s'est passé ? Bredouille-t-elle timidement, tout en reprenant ses esprits.

      


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  • 1178

    -Tu as du avoir un flash. Suppose-t-il en guise de réponse. Quand je suis entré dans la cuisine, tu étais immobile et tu ne réagissais pas quand je t'appelais. Alors, je suis resté en attendant que tu reviennes à toi. Puis, tu allais tomber et je t'ai rattrapé. Et c'est là que tu t'es réveillée...

    -Je vois... Dit la jeune fille dans un soupir, repensant à son dernier flash, datant d'il y a sept ans. Elle revoyait encore son père avec son air fatigué et ses cicatrices, même si elle n'a pas bien vu son visage. Et cela lui faisait de la peine qu'il ait été dans un tel état à la fin de sa vie...

    -Quelque chose ne va pas ? S'intrigue alors Noah, curieux et inquiet.

    -Je... J'ai vu mon père.... Comme il était il y a sept ans... Lui avoue-t-elle alors, soudainement chagrinée.

      


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  • 1179

    -Oui... Et alors ? Ne semble pas comprendre Noah.

    -Et alors, mon père était dans un sale état. Lui explique-t-elle. Il était fatigué, avec des cicatrices partout sur le visage... Enfin partout... Je suppose, je ne l'ai pas très bien vu...

    -Je me doute que ce dit être dur, mais tu ne peux plus y faire grand chose aujourd'hui... Lui fait alors remarquer le jeune homme avec une moue embarrassée, de peur de vexer sa petite amie... qui ne réagit ps plus que ça.

    -Oui, mais cela veut dire qu'il n'était pas heureux... Il est mort malheureux. Non seulement il ne savait pas que j'existais, mais en plus, il était malheureux...

      


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