-Mieux vaut tard que jamais. Bougonne soudain une voix masculine alors que la jeune fille vient tout juste de dépasser quelques arbres. Une voix qu'elle reconnait sans problème, mais qui la fait sursauter.

Et il faut dire que Billie ne s'attendait pas trouver aussi facilement Stan, qui est tranquillement adossé contre un arbre, comme s'il semblait l'attendre. Et cela la surprend, étant donné que leur rendez-vous était hier.

-Qu'est-ce que tu fais là ? L'interroge-t-elle timidement après l'avoir salué.

-Je t'attendais. On avait rendez-vous, je te rappelle. Lui répond-t-il avec désinvolture.

-Oui... Mais c'était hier...

-Cela ne t'a pas empêché de venir qu'aujourd'hui. Rétorque-t-il dans un soupir.

-Je... J'ai fait un malaise hier. Lui avoue-t-elle, masquant une partie de la vérité, de peur de blesser le jeune homme qui semble l'être déjà suffisamment.

-Je sais. J'ai croisé Troy qui m'a prévenu. Lui répond-t-il dans un haussement d'épaules. Mais tes malaises n'ont jamais duré une après-midi entière. Et encore moins maintenant où tu t'en remets de plus en plus rapidement.

-Je... J'ai oublié. Lui bredouille la demoiselle, honteuse, ne sachant pas comment s'expliquer. Je.. Je ne voulais pas te poser un lapin, mais ça m'est sorti de la tête, je suis vraiment désolée.

-Je te pardonne. Lui assure alors Stan en réponse. Ca arrive à tout le monde d'oublier. Ajoute-t-il alors. L'important, c'est que tu sois venue au final. Même si c'était avec un jour de retard.

-Mais pourquoi tu m'attendais encore aujourd'hui ? L'interroge-t-elle, soulagée qu'il accepte ses excuses.

-Parce que je commence à te connaitre. Je savais que tu aurais l'idée de venir me retrouver ici pour t'excuser. Lui sourit-il, amusé.

-Par contre, je suis désolée, mais je ne peux pas rester aujourd'hui. Je dois aider Lisha.... Baragouine ensuite Billie, timidement, ne sachant pas quoi inventer pour s'éclipser, et retourner à la maison en bois le plus rapidement possible.

-Tu peux bien rester deux minutes. Lui répond-t-il, tout en quittant son arbre et s'avancer vers elle pour se rapprocher de la demoiselle... 

... Mais il se stoppe brusquement, comme s'il venait de recevoir un énorme choc. Ses yeux orangés s'arrondissent de stupeur, avant que ses sourcils ne se froncent aussitôt.

-Que... Quelque chose ne va pas Stan ? Interroge alors Billie, étonnée de la soudaine attitude de son ami.

-Il t'a eu. Se contente-t-il de répondre, entre ses dents, tout en serrant les poings.

-Que.. De quoi ? De qui ? De quoi tu parles ? S'intrigue-t-elle, ne comprenant pas où il voulait en venir.

-De ce fils de petites merdes prétentieuses. Rétorque-t-il d'un ton glacial. Ton odeur est différente... C'est qu'il t'a eu, cette sous-merde. Il a réussi à t'avoir... Répète-t-il, devenant de plus en plus menaçant...

-Que.. Stan ? S'étonne Billie, surprise de ce brusque changement, soudainement prise d'un très mauvais pressentiment...

Et avant même qu'elle n'ait le temps de réagir et de faire quoique ce soit, Stan la pousse contre un arbre pour ensuite l'attraper par derrière, et mettre sa main contre sa bouche pour l'empêcher de crier. Il ne souhaite pas attirer l'attention sur eux, et au moins, il est certain qu'elle n'appellera pas de l'aide. Elle est maintenant à sa merci, sans aucune défense. S'il n'était pas aussi énervé par ce qu'il vient de découvrir, il pourrait presque en rire. 

-Ecoute moi bien, pauvre petite idiote. Lui dit-il à voix basse, sur un ton ferme et froid. Je ne suis pas ton pote, et je ne le serai jamais. Et inutile d'essayer d'utiliser ton pouvoir contre moi, tu n'es pas suffisamment puissante pour me forcer à faire quoique ce soit. La prévient-il alors qu'elle commence à se débattre, complètement paniquée et effrayée.