-Inutile de monter sur tes grands chevaux, je faisais simplement une remarque. Lui répond-t-il simplement, en haussant les épaules.

La jeune fille ne fait qu'un simple "mmh" pour lui répondre, et le silence s'installe entre les deux adolescents. Durant lequel Noah en profite pour détailler la tenue de son amie, déçu qu'elle ne porte plus une robe, alors que celle de la veille lui allait à merveille. Il la revoit encore d'ailleurs, mais jamais il n'osera lui dire le fond de sa pensée. Mais d'un côté, il se réjouit de ce retour à la normale, comme cela, Stan ne pourra plus la reluquer.

Stan...

-Vous avez parlé de quoi avec Stan, hier ? Demande-t-il ensuite, avec un ton détaché.

-De tout et de rien. Se contente-t-elle de lui dire, sans s'étaler davantage. Après tout, ses conversations avec son ami ne le regarde absolument pas.

-Mais encore ? Cherche-t-il à en savoir davantage, curieux.

-Je ne vois pas en quoi cela t'intéresse. Lui répond-t-elle, tout en se baissant pour chercher un livre avec un sourire en coin. Cette situation l'amuse beaucoup à vrai dire, car en vérité, elle se doute bien pourquoi il lui pose toutes ces questions. Et percevoir un soupçon de jalousie de sa part la ravie, mais la fait doucement sourire aussi tellement que cela lui parait improbable.

-Je n'ai pas confiance en lui. Il est louche ce type. Lui assure-t-il. Je suis sûr que si tu cherches dans les bouquins sont les êtres malveillants, tu vas trouver le nom de Stan quelque part ! Ajoute-t-il ensuite, plaisantant qu'à moitié.

-N'importe quoi ! Stan est honnête, il n'a pas hésité à nous dire ce qu'il savait sur les démons, les Êtres de Glace, et autres créatures malveillantes pour que l'on puisse se préparer ! Rappelle-t-elle, tout en prenant un livre.

-J'ai un mauvais pressentiment à son égard, j'ai l'impression qu'il ne nous dit pas tout. Persiste alors Noah, un air méfiant peint sur le visage.

-Il y a un nom pour ça : la paranoïa ! S'en amuse alors Billie, tout en allant s'asseoir sur une chaise et ouvrir le livre qu'elle vient de prendre. 

-Et il te tourne autour comme un vautour, et on dirait que tu t'en fous. Ajoute Noah, ense rappelant de la façon qu'à Stan de la regarder. Une manière qu'il lui donne envie de lui éclater la tête contre le mur. 

-Peut-être. En hausse-t-elle les épaules, faisant semblant de ne s'en être pas aperçue. Tout ça juste pour voir la réaction de son interlocuteur qui l'amuse beaucoup...

Mais qui la rassure aussi. Parce qu'elle ne pense pas qu'il serait aussi jaloux s'il en avait rien à fiche d'elle. Alors oui, cette jalousie la rassure sur ses chances avec le jeune homme...

-C'est certain Billie, il te reluque comme si tu étais un bout de viande sur pattes ! Affirme-t-il, agacé.

-Et qu'est-ce que ça peut bien te faire ? Lui demande-t-elle, tout en rougissant légèrement. Elle ignore si Noah dit vrai, ou si c'est la jalousie qui parle pour lui, mais sa description sur la façon que Stan a de la regarder la gêne un peu. Et s'il la regardait vraiment comme un bout de viande ?

-On doit te protéger, non ? Et ce type, il ne veut clairement pas être juste avec toi pour des bisous et des câlins innocents comme pour des couples de gamins de quatorze ans. Bougonne-t-il. Tout ce qu'il veut, c'est ton...

-Comme toi quand on s'est rencontré, non ? Le coupe-t-elle alors, essayant de cacher son embarras. Et pourtant, il ne s'est rien passé. 

-Et il ne se passera rien ! Assure-t-il ensuite, appréciant très peu la tournure de la conversation. D'autant plus qu'il est de moins en moins assuré en sortant cette phrase qu'il a souvent répété, puisque plus le temps passe, moins il est sûr de lui à ce sujet là... J'me tape pas des vierges... Baragouine-t-il ensuite, plus pour se convaincre lui-même qu'autre chose.

-Et puis lui, il joue au mec idéal, parfait, zéro défaut ! Alors que tout ce qu'il veut, c'est te sauter ! Ajoute-t-il avc une grimace agacée. Moi, je ne me suis jamais caché ! Le soir du concert, je ne t'ai jamais bavé que j'allais te passer la bague au doigt !

-Il ne l'a pas dit non plus. Réplique-t-elle dans un soupir. Et un conseil, tu ferais mieux de t'arrêter là. Plus ça va, plus tu es ridicule.

-Je ne suis pas ridicule, mais réaliste ! Ce type te bave certainement plein de conneries, et toi, tu n'y vois que du feu ! 

-La jalousie ne te va vraiment pas au teint Noah, tu le sais ça ? Se moque alors une autre jeune fille qui vient tout juste de sortir de la chambre.